- Nom : Illiégon
- Prénom : Myu
- Age : 17 ans
- Race : Elfe Noir
- Guilde : Aucune
Myu est une jeune femme aux longs cheveux raides couleur noir corbeau lui arrivant jusqu'en bas du dos et qu'elle n'attache pratiquement jamais. Elle est fine, de taille moyenne, et sa peau est assez pâle malgré le fait qu'elle soit un elfe noir, espèce qui a tendance à avoir une peau assez mate. Elle s'habille très souvent d'un habit de cuir noir qui limite les frottements de l'air et permet ainsi d'optimiser ses mouvements. Ses yeux sont de couleur vert émeraude, un vert froid et peu banal, qui bien souvent surprennent par leur pureté la première fois qu'on les voit. Cependant, ils peuvent virer au rouge écarlate si elle s'énerve, ce qui est assez fréquent...
Elle ne sort quasiment jamais sans sa chère faux, une arme longue de deux bons mètres au manche rouge décoré d'arabesques dorés et à la lame aussi tranchante que celle d'un rasoir... Ou que son ton quand elle parle à quelqu'un qu'elle n'aime pas.
Ses oreilles sont effilées comme chez tout individu des races elfiques, et le pentacle qui prouve qu'elle est un elfe noir se trouve sur son front, parfaitement visible. Elle en est d'ailleurs très fière.
Elle mesure environ 1 mètre 68 pour 54 kilogrammes.
Myu est une fille effroyablement susceptible, ne supportant pas qu'on lui fasse la moindre remarque et réglant ses fréquents différends à l'aide de sa faux et de ses poings. Elle a toujours été très indépendante et forte de caractère. Elle ne veut dépendre de rien ni de personne, et certainement pas des humains dont elle se moque éperdument. Elle prône la destruction de cette espèce qu'elle dit être le grain de sable dans le mécanisme qui régit le monde et aime par-dessus tout provoquer les chasseurs qu'elle sait incapables de l'attraper ou trop faible pour lui tenir tête. Pour la décrire en un mot, Myu est insupportable. Impulsive et colérique, elle cherche le conflit et cède très facilement à la provocation, ce qui n'est pas terrible quand on passe soi-même son temps à railler les autres... En plus de sa patience très limitée, elle est aussi extrêmement têtue et n'écoute qu'elle, ce qui la mène à des situations délicates dont elle se sort parfois de justesse. En clair, elle joue avec le feu mais déteste se brûler... Compliqué hein ? Myu est également sournoise et trahit ses promesses sans état d'âme, utilisant parfois le mensonge pour arriver à ses fins. Lunatique, elle peut revenir sur ce qu'elle a dit du jour au lendemain, et gare à sa colère si on ose ne pas être de son avis...
Malgré tout, elle a tout de même quelques qualités pour compenser tous ces défauts. Bien qu'elle fonce souvent tête baissée, elle sait jauger la puissance d'un adversaire et opte parfois pour la prudence quand elle est consciente qu'elle n'a aucune chance. Il lui arrive donc parfois de réfléchir... Myu est aussi très fidèle à ses proches pour qui elle serait prête à tout. Ivre de liberté, elle a développé un claustrophobie très prononcée et ne peut pas rester plus de quelques heures dans une pièce close. Elle adore voler avec les ailes qu'elle crée grâce à son contrôle du vent et confie au ciel ce qui rend son cœur si noir...
Mes premiers souvenirs remontent à mes neuf ans.
J'étais seule, recroquevillée sur un lit de mousse humide, au milieu des bois. De la mousse bien verte, je m'en souviens. Elle faisait « sploch » quand j'appuyais ma main dessus. Je portais une longue robe blanche.
Sale et maculée de tâches de sang par endroit.
Je me suis alors aperçue que j'étais blessée.
Une affreuse balafre barrait ma jambe gauche, de l'arrière du genou au talon. Pourtant, aucune douleur n'accompagnait la blessure. Aucun goût de souffrance qui ce serait mêlé au rouge enivrant de mon sang qui coulait en abondance. Je me rendis alors compte que je serrais un poignard dans ma main droite. Une arme au manche recouvert de cuir et à la lame courte et effilée, d'un noir brillant. Qu'est-ce que je fabriquais avec cette arme dans la main ? Je risquais de me faire mal. Et puis, cette blessure sur ma jambe ? D'où venait-elle ? Étais-ce moi qui m'étais blessée ? J'essayai alors de me lever. Impossible de bouger ma jambe meurtrie. Avec une grimace de dépit, je rampai alors vers un ruisseau proche coulant entre deux grands chênes. Proche... ? J'avais l'impression qu'il s'éloignait de plus en plus, à mesure que mes forces me quittaient...
Soudain, brisant le paisible silence de la forêt avec une telle violence que j'en sursautai, des cris et des aboiements vinrent me vriller les tympans. Tout s'éclaircit d'un seul coup dans ma tête, comme une explosion de lumière chassant le brouillard de la confusion. On me cherchait. On me traquait. On voulait me ramener
là-bas. J'accélérai en haletant, traînant mon corps réticent dans la boue et les feuilles mortes en direction du cours d'eau, ignorant les ronces qui me lacéraient le visage et déchirait la frêle robe que je portais. Ils ne devaient pas me trouver... Il ne fallait pas qu'ils me trouvent ! Je me laissai dévaler la pente vers le ruisseau sans chercher à me rattraper, de plus en plus faible. Les cris se rapprochaient, de plus en plus forts. Je crus entendre un « Èléla ! » ou quelque chose comme ça au-dessus de moi alors que je me traînais vers le ruisseau.
Lorsque j'eus enfin atteint le cours d'eau, je pris quelques secondes pour regarder mon reflet à sa surface. Mon visage était sale et couvert d'égratignures récentes à cause des ronces que j'avais dû traverser, dont une balafre qui parcourait ma joue en manquant de justesse mon œil droit. Le pentacle sur mon front, qui luisait étrangement, était barré lui aussi d'une plaie un peu plus ancienne que les ronces sans pourtant dater de longtemps, quelques heures tout au plus. Cette blessure se teintait d'argent aux endroits où elle coupait les traits du pentacle. Et enfin, mes yeux... Ils avaient abandonné leur couleur d'émeraude pour l'agressive teinte du sang, un rouge écarlate qui pourtant ne me choqua pas plus que ça. J'étais trop faible pour penser à ça, de toute façon. La fatigue commençait à m'emporter.
Mais je voulais que Morphée m'amène loin, beaucoup plus loin, pour que plus jamais ils ne puissent mettre la main sur moi. Pour que plus jamais je ne retombe entre leurs griffes. Je fermai alors les yeux et plongeai ma tête dans le ruisseau.
Mais avant que l'eau ait le temps d'envahir mes poumons, deux poignes puissantes me prirent par les bras et me tirèrent vers l'arrière. Je me sentis tousser et, au milieu des vociférations des hommes qui m'avaient empêché de me noyer, la légère douleur d'une aiguille rentrant sous ma peau, au niveau de mon épaule. Je me sentis alors partir à nouveau, sans la moindre envie de me débattre.
J'eus juste le temps de lire une inscription à laquelle je n'avais pas prêté attention jusque là sur la lame du poignard, que je savais maintenant faite d'onyx. Une inscription en elfique.
Delos.
Delos. Haine.
L'inconscience m'emporta.
***
Humain 1 : Alors ?Humain 2 : Nous l'avons retrouvée. Elle est actuellement dans sa chambre.Humain 1 : Qu'en est-il ?Humain 2 : Sa tentative de suicide a échoué. Elle a essayé de se mutiler au front, sur son pentacle, avec la lame qu'elle avait dérobé à notre expert en elfes noirs. Puis elle a tenté de se noyer dans un ruisseau un peu plus loin, mais nous sommes intervenus juste à temps.Humain 1 : Son état ?Humain 2 : Amnésique. Elle présente également de multiples égratignures et hématomes, probablement dus à sa fuite, et la blessure à la jambe qu'un de nos chasseurs lui a causé lors de son évasion. Son énergie est au plus bas.Humain 1 : Son amnésie est forcément due à la drogue. Et pour la baisse de son énergie, à la blessure sur son tatouage. Elle s'en remettra vite. Renforcez la sécurité et faites-lui comprendre qu'elle n'aurait jamais dû tenter de s'échapper.Humain 2 : Bien.***
Myu a 13 ans et n'a plus jamais pensé à fugué. Elle peut à peine penser, il faut dire, et n'a plus le moindre souvenir de son évasion. Son esprit et perpétuellement enveloppé dans une brume entravant ses pensées, noyant ses émotions et détruisant ses espoirs...
7h30. Myu se lève, comme à son habitude. A côté d'elle, sur un chariot, il y a son petit déjeuner, apporté une demi-heure plus tôt. Un bol de café, maintenant froid, deux tartines de beurre et un verre de jus d'orange. Ah. Sans oublier ses médicaments. Deux cachets rouges semblables à des smarties. Une fois, 4 ans plus tôt, enfin elle ne savait plus trop étant donné que les jours étaient si monotones qu'on en perdait la notion du temps, elle ne les avait pas pris. Volontairement ? Une erreur de celui qui était chargé de lui apporter son petit déjeuner peut-être ? Elle ne savait plus. Tout ce dont elle se souvenait, c'était qu'elle avait souffert. Beaucoup. Alors, elle tenait à ne plus les oublier. Elle prit les cachets et les avala avec le jus d'orange, l'un après l'autre, chacun d'eux épaississant un peu le brouillard de ses pensées...
Vers 9h, un scientifique vînt la voir. Enfin, un homme en blouse blanche en tout cas. Myu savait cependant que c'était un scientifique, qui venait lui faire passer divers examens chaque jour, lui prélevant un peu de sang et lui faisant faire des exercices au maniement de son pouvoir de l'Air ou des armes. Celle qu'elle préférait était la faux. Elle la maniait comme si elle était née avec, avec une facilité et une précision déconcertante. Et elle ne se privait pas de montrer ce don aux humains qui la regardaient comme une bête de foire sans qu'elle en ait conscience, en rédigeant des notes dans un dossier sur la couverture duquel était écrit : Myu Illiégon - Elfe Noir - Projet A.R.P.
Projet A.R.P. Arme pour le Rétablissement de la Paix. La destruction de toutes les créatures magiques rejetées par la société égocentrique et irrespectueuse qu'était l'Humanité. Et cette arme n'était autre que Myu, qui exécutait ce qu'on lui demandait de faire sans poser de question à cause de la drogue qu'on lui faisait prendre chaque matin...
13h. Après un maigre repas, le pire moment de la journée : Les flammes. Tout ce que Myu pouvait décrire, c'était cela. Des flammes, tout l'après-midi, accompagnées d'une douleur infernale. Jusqu'à 20h le soir.
On l'amenait tout d'abord dans une salle spéciale avant de l'attacher solidement sur une table d'opération. Puis on lui injectait un liquide incolore dans le bras. Elle ne cherchait même pas à résister, même si elle savait ce que signifiait ce manège. Alors, quelques secondes plus tard, c'était le noir total. Puis une douleur qui allait crescendo, de plus en plus forte. Violente. Insupportable. Et, d'un coup, les flammes explosaient dans le noir, brûlant chaque parcelle d'obscurité alors que Myu avait l'impression que tout son corps se consumait lentement. Toute sa volonté. Tout son être. Et, en fond, étouffé, un cri de douleur absolue qui résonnait en continu. Son propre cri, sans doute.
Enfin, après une éternité de mal, de feu, de rouge et d'incandescence, alors que Myu pensait que son corps et son esprit allaient céder, les flammes se retiraient d'un seul coup, emportant avec elle peur et douleur, la laissant épuisée. Et c'était cela chaque jour. Après cette torture, elle dormait jusqu'à 7h30 le lendemain matin... Et ça recommençait.
***
Ainsi, après des jours et des jours dupliqués perpétuellement, un matin d'automne rompit ce cycle. Ce matin là, à 7h30, Myu venait de se réveiller et regardait comme d'habitude le chariot de son déjeuner. Mais cette fois, elle ne prit pas les deux cachets rouges en forme de smarties. Elle se contenta de les laisser près du bol de café après avoir fini de déjeuner. De toute façon, personne n'irait vérifier. Personne n'aurait pu imaginer que leur arme dépourvue de personnalité pouvait décider de ne pas prendre sa drogue comme chaque matin, si longtemps après le dernier incident.
Sauf qu'aujourd'hui, c'était différent.
La régénération de Myu, endormie par la drogue, commençait à se réveiller et la chassait de son organisme en même temps qu'elle dissipait la confusion de son esprit. L'elfe noir se leva. Elle avait 1h30 avant qu'on se rende compte de son absence. A pas de loup, elle sortit de sa chambre et prit la consistance de l'air pour s'infiltrer dans le bureau où elle avait plusieurs fois vu des humains entrer et sortir. Par chance, il n'y avait personne, alors elle reprit sa forme normale et entreprit de fouiller les tiroirs. Dans l'un des plus grands, étiqueté « Confidentiel », Myu remarqua des intercalaires différenciés par des lettres. Elle chercha la lettre « M » et retira son dossier du tiroir.
Myu Illiégon - Elfe Noir - Projet A.R.P. Sa mâchoire se crispa et ses yeux virèrent au rouge alors qu'elle feuilletait les documents.
Des photos d'elle toute petite, ayant 4 ans tout au plus. Des photos de ses parents, aussi. Barrées, elles, d'une croix rouge sang. Tués, sans aucun doute. Ensuite, une multitude de rapports de ses entraînements au maniement de la faux et de ses exercices au contrôle de son pouvoir de l'Air. Des notes sur le résultat des expériences qu'elle subissait chaque après-midi aussi, reliées à la photo d'un élémentaire de feu par un trombone...
Et surtout, le résumé de sa première fuite. A neuf ans. Elle avait balayé les agents chargés de la sécurité grâce à ses pouvoirs et s'était enfuie en emportant avec elle une lame en onyx dérobée au passage. Un des gardes l'avait blessée, mais elle était tout de même parvenue à s'enfuir. Elle avait pourtant été retrouvée le lendemain dans les bois, grièvement blessée et très affaiblie. Une tentative de suicide manquée... Suivie d'une sévère punition.
Myu serrait le dossier dans ses mains et soudain, les flammes qui hantaient ses cauchemars jaillirent. Le papier se consuma entre ses doigts et le feu se refléta dans ses prunelles couleur de sang.
Myu : Ma vie ne se résume pas en quelques lignes sur des morceaux de papier. Je ne suis pas une arme, je suis quelqu'un. Et je suis quelqu'un de libre !A ces mots, le bureau tout entier et flamba et Myu sortit tranquillement. Ces imbéciles d'humains allaient se concentrer sur l'incendie et en attendant, elle pouvait aller récupérer dans la salle d'exercice sa faux adorée et son ensemble de cuir.
Une fois sur place, elle enfila ce dernier dans lequel elle se sentait bien plus à l'aise que dans sa robe blanche et chercha des yeux la faux qu'elle avait l'habitude d'utiliser lors de ses entraînements. Elle repéra ses arabesques dorés sur le mur du fond où elle était accrochée et alla aussitôt la chercher avant de l'attacher presque instinctivement dans son dos. Juste derrière elle, la porte fut défoncée et elle se retourna. Trois hommes pointaient sur elle des revolvers.
Garde : On ne bouge plus, Myu Illiégon ! Tu as assez fait parler de toi !Elle ne prit pas la peine de répondre et des ailes de vent se formèrent naturellement dans son dos alors qu'elle s'apprêtait à s'envoler. Ses mains s'enflammèrent. Tranquillement, elle décolla et fit le tour de la salle pour l'incendier tandis que le vent qu'elle contrôlait arrêtait net les balles qui fusaient vers elle. Myu exécuta une courbe harmonieuse et fila droit vers les gardes qu'elle brûla grièvement en quittant la salle, continuant à mettre le feu aux couloirs qu'elle frôlait du bout de ses doigts enflammés tout en volant. Après quelques minutes, elle quitta le bâtiment par une fenêtre et se retourna pour contempler le brasier qu'elle avait créé.
Le feu avait cessé de la tourmenter et de la faire souffrir. Elle l'avait enfin dompté pour en faire son allié, et il semblait s'en donner à cœur joie à brûler la bâtisse des cauchemars et des tourments de sa maîtresse. Cette dernière se délecta encore un instant de ce spectacle puis créa une boule d'oxygène dans sa main, qu'elle lança dans les flammes. Aussitôt, le bâtiment tout entier explosa dans un gigantesque brasier. Brasier qui sembla vouloir brûler les nuages un instant, avant de redescendre sagement pour se contenter des ruines du passé d'une Myu devenue vindicative... Cette dernière se retourna et, d'un battement de ses ailes translucides, s'éleva vers le ciel.
Heureuse que son vent l'accompagne. Heureuse d'être enfin libre. Heureuse d'être enfin quelqu'un et d'avoir un but.
Détruire la race humaine.
-
Contrôle de l'air-
Contrôle du feu-
Régénération